Les Addictions aux substances psychoactives (SPA)
Les Addictions sont une problématique importante de Santé publique. Elles touchent tout les âges de la vie et toutes les strates sociales. Elles peuvent prendre racine dans un comportement anodin de découverte et de test, et ensuite se glisser sournoisement dans la routine quotidienne d’une personne, pour devenir au fil du temps un véritable fléau toxique pour la santé et la vie globale de l’individu.[/gt3_custom_text]
I ) Les Addictions aux substances psychoactives (SPA)
II ) Les Addictions comportementales
Les Substances psychoactives (SPA) sont des produits qui agissent sur notre fonctionnement psychologique, émotionnel et physique.
Exemples de substances psychoactives (SPA) :
– Tabac, Alcool, Cannabis
– Cocaïne, héroïne, Ecstasy
– Médicaments …
Le pouvoir addictogène d’une SPA est la capacité de la substance à induire une dépendance chez l’individu consommateur. Les Addictions aux substances psychoactives sont des comportements de consommation de produits ayant des effets néfastes sur le fonctionnement physique et psychique du consommateur et qui le prive d’une partie de sa liberté. Les Addictions Comportementales désignent la focalisation sur un comportement ou un objet d’intérêt unique, devenu un véritable besoin plus qu’un plaisir ou un désir, et la poursuite de ce comportement malgré ses impactes néfastes sur la santé, la vie familiale, la vie sociale et la vie professionnelle.
Exemples d’addictions comportementales :
– Le jeu d’argent pathologique
– Les achats compulsifs
– L’addiction aux jeux vidéo
– L’addiction au sexe
– L’addiction au travail
– L’addiction au sport
– L’addiction à une relation amoureuse …
a) Le tabac
Le tabac est extrait d’une plante provenant d’Amérique centrale. De ses feuilles, que l’on laisse sécher et fermenter, nous en tirons la nicotine. La nicotine est la substance psychoactive qui agit sur l’organisme du consommateur et le rend dépendant. La nicotine est la substance psychoactive qui crée la dépendance au tabac. Le consommateur va apprécier certains effets apportés par la nicotine : elle a un effet stimulant sur la personne ; elle agit sur l’anxiété en la diminuant ; elle est également un coupe faim. Les additifs ajoutés dans la cigarette vont être nocifs pour la santé du consommateur : environ 4800 substances toxiques sont présentes dans la cigarette industrielle, parmi elles, le carbone et le goudron.
Les risques liés à la consommation de tabac :
– Il existe des risques vasculaires dus à la consommation de tabac. La nicotine augmente la pression artérielle et le rythme cardiaque. Le risque d’infarctus est donc plus élevé.
– Les risques respiratoires sont également à prendre en compte. Il y a une augmentation des crises d’asthme chez les personnes asthmatiques. Les risques de souffrir de bronchite sont augmentés, ainsi que le risque de développer un cancer des poumons.
– De manière générale, 1/3 des cancers serait lié au tabac.
– Des risques sur la digestion. La nicotine présente un effet laxatif. Ce qui entraîne une augmentation d’acide gastrique qui provoque un risque plus élevé d’ulcère.
– Des maux de tête et des vertiges car la consommation de tabac réduit la quantité d’oxygène arrivant au cerveau et aux muscles.
– La consommation de tabac est reliée à l’apparition de troubles de la vigilance et de la mémoire. Elle augmente le risque de développer des troubles mentaux et augmente par deux le risque d’Alzheimer.
– Des troubles de la vision, des pathologies de la bouche, des dents et de la peau.
– Augmente les allergies, accélère l’ostéoporose et la ménopause.
– Des risques urinaires et génitaux avec un dysfonctionnement des reins et une baisse de la fertilité.
– La consommation de tabac a un impact sur la grossesse : elle cause la diminution du poids du bébé et peut avoir un effet sur les organes de l’enfant (cœur, motricité, infection…). Les risques de maladies périnatales et de troubles neuropsychologiques sont plus élevés.
Le pouvoir addictogène de la nicotine présente dans le tabac est très élevé. La nicotine est moins addictogène que la cocaïne et l’héroïne, mais elle est plus addictogène que l’alcool et le cannabis. La nicotine se volatilise sous la chaleur. Son absorption est maximale lors de l’inhalation. Elle
atteint le cerveau en 7 secondes. Elle va aller agir au niveau de neurones dopaminergiques dans le circuit de la récompense. Cela va provoquer une sensation de plaisir.
La nicotine induit une forte dépendance physique et psychique, et une accoutumance. L’accoutumance ou tolérance signifie la nécessité d’augmenter les doses pour maintenir l’effet agréable induit par la prise de la substance. La dépendance physique représente des réactions de l’organisme en l’absence de la substance (palpitations, nausées, douleurs, tremblements …). La dépendance physique disparaît après quelques jours d’abstinence. La dépendance psychique implique le désir irrépressible de consommer la substance induisant la dépendance. Ce désir est lié à l’effet plaisant ressenti lors des consommations. Des troubles de l’humeur sont constatés en l’absence de la substance. La dépendance psychique peut subsister plusieurs années après l’arrêt de la consommation. En effet, le comportement devient un outil de socialisation et d’acceptation groupale. Il y a un effet de conditionnement, des lieux ou événements vont immédiatement provoquer l’envie de fumer.
Le tabagisme passif concerne les personnes qui ne fument pas mais qui inhalent la fumée de cigarette d’une personne qui fume à proximité. Le tabagisme passif augmente le risque d’événements coronaires de 25% à 30%. Ces dangers justifient l’interdiction de fumer dans les
espaces et lieux publics.
b) L’alcool
La substance psychoactive présente dans l’alcool est l’éthanol. L’éthanol pénètre par la bouche, puis l’œsophage, l’estomac, enfin l’intestin. L’alcool a une particularité : il passe directement dans le sang. L’élimination de l’alcool s’effectue par le sang via l’estomac (15%), par le foie (95%), et par
les reins via l’urine (5%). L’alcool s’élimine avec le temps. Les effets de l’alcool peuvent être accélérés par : la chaleur, le gaz carbonique, le sucre, le fait de boire vite, le fait d’être à jeun (l’alcool circule plus vite dans le sang), des facteurs individuels (maladies, fatigue…), le poids (c’est-à-dire la quantité d’eau présente dans le corps). La consommation d’alcool est considérée comme « à risque » à partir de 2 verres/jour pour
une femme, et à partir de 3 verres/jour pour un homme. Cela est à nuancer en fonction du poids et de la taille de la personne. Plus la personne est petite et mince, plus les effets de l’alcool seront rapides et importants.
Il existe 3 types de consommateur (ou usager) d’alcool :
– les « expérimentateurs » qui ont au moins essayé une fois l’alcool, représentent 90% de la population.
– les « usagers réguliers » qui boivent 3 verres/semaine.
– les « usagers quotidiens » qui boivent de l’alcool tous les jours.
– le fait d’être jeune actif (au même âge, ils consomment plus que les étudiants) ;
– le chômage (précarité et isolement social et professionnel, l’alcool devient une consolation) ;
– les troubles mentaux associés (dépression, épisode dépressif majeur, pathologie bipolaire, automédication pour calmer les phases d’euphorie pendant l’épisode maniaque) ;
– la tentative de suicide et le suicide (10 à 15% des suicides sont commis sous alcool) ;
– consommer de l’alcool pour lutter contre l’anxiété, une phobie ou un trouble panique (consommation d’alcool pour se calmer).
Les effets de l’alcool sur l’organisme sont les suivants :
– de 0,5 g à 0,8 g d’alcool dans le sang : l’individu est joyeux ;
– de 1,5 g à 3 g d’alcool dans le sang : l’individu est rouge, titube et voit double ;
– de 3 g à 5 g d’alcool dans le sang : il est incapable de coordonner ses mouvements et ses conduites ;
– à plus de 5 g d’alcool dans le sang : il se retrouve dans le coma.
Ni le café, ni une douche froide ne peuvent faire baisser le taux d’alcoolémie, il diminue uniquement avec le temps.
Les effets délétères de l’alcool :
– Pour les femmes enceintes (grand risque pour le bébé de porter un handicap, zéro alcool est recommandé) et les personnes âgées sont particulièrement sensibles et à risque dans la prise d’alcool.
L’alcool peut induire des troubles de l’humeur : Ces troubles de l’humeur sont :
– dépression ; – euphorie ; – changements d’humeur brutaux ; -irritabilité ; – perte de plaisir (anhédonie) ; – perte d’intérêt (plus de motivation) ; – perte d’énergie.
– L’alcool peut induire des troubles anxieux : A forte dose, dans 98% des cas, l’alcool induit de l’anxiété. A forte dose, l’alcool induit également des crises de panique et des phobies. Ces troubles ne sont pas présents avant la consommation d’alcool et ils diminuent après une longue période d’abstinence.
– L’alcool peut induire un dysfonctionnement sexuel : Une forte dose d’alcool peut provoquer : – un trouble de l’excitation, du désir, de l’orgasme (panne sexuelle) ; – des douleurs sexuelles ; – des conflits interpersonnels ; – plus de comportements sexuels à risque (sans protection).
– L’alcool peut induire des troubles du sommeil : Une grande quantité d’alcool provoque : – des cauchemars ; – un sommeil non réparateur ; – des rêves très réels ; – un sommeil fragmenté, saccadé par des périodes d’éveil.
– L’alcool peut induire des troubles psychotiques : Suite à une intoxication à l’alcool ou un sevrage brutal, un épisode psychotique avec délire peut survenir (avec ou sans delirium tremens). Le délire est alors transitoire, sur un rapide épisode (plusieurs minutes, une heure) et s’accompagne d’une amnésie.
– L’alcool peut induire une amnésie.
– L’alcool peut induire une démence qui durera dans le temps,
Parmi ces démences, on va retrouver le Syndrome de Wernicke et le Syndrome de Korsakoff.
Le Syndrome de Wernicke se caractérise par :
– troubles oculaires ;
– troubles cognitifs (altération de la mémoire, confusion) ;
– altérations de la conscience ;
– troubles moteurs (tituber, difficultés à marcher).
Le Syndrome de Korsakoff se caractérise par :
– amnésies de la mémoire antérograde et de la mémoire épisodique (oublis d’évènements de sa vie) ;
– désorientation spatio-temporelle ;
– parfois délire et coma.