Les Addictions comportementales
Les Addictions sont reconnues comme une problématique prioritaire de Santé publique. Elles touchent tout les âges de la vie et toutes les strates sociales. Elles peuvent débuter par un comportement anodin de découverte ou de test, pour ensuite se glisser insidieusement dans la routine quotidienne pour devenir au fil du temps une véritable dépendance toxique et nuisible à la santé physique, psychique et sociale de la personne. Il existe deux grandes catégories d’Addictions : les Addictions aux substances psychoactives (SPA) et les Addictions comportementales.
Comme pour les Addictions aux substances psychoactives (SPA), nous retrouvons dans les Addictions comportementales les mêmes éléments d’envahissement de la pensée, d’impulsivité, d’impossibilité de contrôle ou d’arrêt malgré les effets délétères dans la vie de la personne dépendante. Plus précisément, les Addictions Comportementales désignent la focalisation sur un comportement ou un objet d’intérêt unique, devenu un véritable besoin plus qu’un plaisir ou un désir, et la poursuite de ce comportement malgré ses impactes néfastes sur la santé, la vie familiale, la vie sociale et la vie professionnelle. Parmi les addictions comportementales les plus fréquemment retrouvées dans la population,
nous recensons : le jeu d’argent pathologique, les achats compulsifs, l’addiction à internet, l’addiction aux jeux vidéo, l’addiction au sport, l’addiction au travail, l’addiction au sexe, l’addiction aux relations amoureuses…
1) Le jeu d’argent pathologique
Le jeu d’argent pathologique représente la « pratique inadaptée, persistante et répétée de jeux d’argent qui perturbent l’épanouissement personnel, familial ou professionnel » (DSM) de la personne. Le jeu excessif et incontrôlé est nommé « addiction sans drogue » ou « addiction
comportementale ». Le jeu d’argent pathologique est en progression, il est facilité par la démocratisation du jeu d’argent par la Française des jeux en France, par le développement du jeu sur internet, du poker en ligne, etc… sur ordinateur et téléphone portable. Le jeu d’argent pathologique est considéré comme une addiction comportementale du fait :
– de la présence d’un craving (obsession et désir irrépressible de jouer) ;
– de phénomènes de tolérance (il faut augmenter le montant mis en jeu pour avoir le même effet d’excitation) ;
– de symptômes de sevrage (tensions et irritabilité si impossibilité de jouer ou si arrêt soudain du jeu) ;
– d’une comorbidité appuyée avec l’abus et la dépendance aux substances psychoactives (SPA).
Le parcours du joueur d’argent pathologique (Custer, 1984) :
– Commence par une phase de gain. Un gros gain dès les premières expériences de jeu est un mauvais présage pour l’avenir. Le danger est qu’il développe un sentiment de toute-puissance en attribuant ses gains à son habileté et ses qualités, et non au hasard ou à la chance.
– Suit la phase de perte dans laquelle le joueur cherche en vain à récupérer l’argent qu’il a perdu. Les principaux problèmes sont d’ordre financier (emprunts, problèmes bancaires, actes illégaux).
– L’envahissement du jeu dans la vie quotidienne crée des problèmes financiers ; des conflits familiaux et conjugaux (séparation, divorce, perte de la garde des enfants) ; et des difficultés professionnelles (licenciement)… qui amènent le joueur dans une phase de désespoir où il peut montrer un syndrome dépressif important et des conduites suicidaires. De nombreux joueurs d’argent pathologiques présentent des démêlés criminels (chèques sans provisions, fraudes fiscales, vols, escroqueries, détournements de fonds…). Une partie significative des joueurs d’argent pathologiques présentent un trouble de la personnalité antisociale.
2) Les achats compulsifs
Les achats compulsifs sont extrêmement répandus parmi les addictions comportementales. Ils représentent un comportement d’achat inapproprié accompagné d’un fort sentiment de plaisir et d’excitation, responsable de dépenses répétées, causant des conséquences néfastes sur le
plan financier, familial, social et professionnel. Une envie irrépressible d’acheter est associée à cette forme pathologique d’achats impulsifs. La personne achète des objets utiles comme inutiles, en un ou plusieurs exemplaires, qui sont accumulés pour enfin être délaissés. Les
achats compulsifs sont majoritairement retrouvés chez les femmes, avec une prévalence de 9 femmes pour 1 homme. Elle est répandue dans les pays économiquement développés.
Voici les principales caractéristiques des achats compulsifs :
– Des pensées envahissantes et intrusives à l’égard des achats ou impulsions d’achats, ressentis comme irrépressibles et sans but ni sens.
– Des achats fréquents qui dépassent les capacités financières de l’acheteur.
– Des achats réguliers d’objets inutiles.
– Le comportement dure plus longtemps qu’anticipé au départ, sur une plus longue période que prévu.
– Ils font perdre du temps à l’acheteur et troublent significativement son fonctionnement social et ses loisirs.
– Ils entraînent des problèmes financiers graves comme des dettes ou des interdits bancaires.
L’acheteur compulsif montre une véritable quête d’achat, un besoin insatiable d’acheter qui rappelle la dépendance aux substances psychoactives (SPA). La compulsion d’achat est une envie qui ne peut être différée, le désir irrépressible (craving) doit être immédiatement satisfait pour que l’acheteur compulsif puisse ressentir un soulagement temporaire. Le véritable point d’intérêt et d’excitation est l’action d’acheter et la situation d’achat, non l’objet en lui-même ou sa valeur marchande ou affective. Lors du paiement, le plaisir ressenti est jouissif et intense, celui-ci est exacerbé par l’environnement agréable du magasin avec des vendeurs serviables et à l’écoute qui valorisent l’acheteur. En effet, les achats sont plus associés à un désir de reconnaissance et une nécessité d’augmentation de l’estime de soi que d’un désir de posséder un objet bien particulier
(contrairement à un collectionneur). C’est pourquoi les achats excessifs se concentrent majoritairement sur les produits du paraître comme les vêtements et les accessoires (chaussures, sacs, bijoux) qui vont permettre d’améliorer l’image de soi de la personne. L’acheteur compulsif utilise de préférence la carte bleue qui représente un moyen de paiement rapide, facile, immatériel et déculpabilisant. Les achats compulsifs se réalisent essentiellement en solitaire. Et bien souvent, un sentiment de regret et de culpabilité survient après les comportements compulsifs. L’impossibilité d’acheter ou le fait de manquer des occasions d’achats provoque chez l’acheteur compulsif un syndrome de sevrage avec nervosité, anxiété et irritabilité marquées. L’addiction aux achats compulsifs peut être à l’origine d’endettements lourds, de vols, et d’escroqueries répétés. C’est ainsi qu’ils peuvent provoquer de graves conflits interpersonnels (séparation, divorce), des problèmes professionnels (absentéisme, licenciement), des démêlés judiciaires (amendes, emprisonnement), entraînant des souffrances psychiques sévères (dépression et tentative de suicide).
3) L’addiction aux relations amoureuses
L’addiction aux relations amoureuses se présente sous plusieurs appellations :
– La codépendance (Beattie, 1986)
– L’obsession romantique (The Augustine Fellowship, 1990)
– La dépendance à une relation (Moore, 2010)
– L’obsession par une relation (Moore, 2010)
– La personnalité dépendante (American Psychiatric Association, 2013)
– L’amour romantique inadapté (Hartney, 2013)
L’addiction aux relations amoureuses est différente de l’amour véritable qui engendre des sentiments profonds d’empathie, d’engagement et de bienveillance pour le partenaire. Dans l’amour sain, les comportements sont encourageants, réconfortants et tendres. L’attachement
dans un amour sain se développe dans le temps, au fil de la relation, jusqu’à la création de liens affectifs solides sur le long terme et dont la maturation se poursuit tout au long de la vie. La faculté d’un individu à créer un attachement sain est fortement impactée par des
antécédents de modèles sains d’attachement et par l’absence de vécus d’expériences perturbantes pendant l’enfance. L’addiction aux relations amoureuses représente l’envie irrépressible (craving) et la quête inadaptée de liaisons romantiques, dans l’objectif de ressentir un « high » euphorique, ou un fort sentiment de sécurité et de valeur, atténuant un sentiment de solitude et de détresse affective. Cette quête romantique se poursuit même si elle est nocive et qu’elle provoque des conséquences néfastes pour la santé de la personne.
Une relation amoureuse pathologique et addictive se caractérise par :
– une intensité émotionnelle élevée (le « high » amoureux) ;
– la peur de construire une intimité et un engagement véritables ;
– une instantanéité du sentiment amoureux avec la fuite aux premiers signes de difficultés ;
– des obsessions et fantasmes amoureux envahissants ;
– le passage rapide à une autre relation dans une quête romantique perpétuelle et insatiable ;
– des sentiments persistants d’insatisfaction, de solitude et de vide ;
– soutien conditionnel et contrôle de l’autre ; jalousie et possessivité ; méfiance et soupçon ; difficulté et peur de faire confiance à l’autre ;
– attentes grandioses et irréalistes concernant la relation qui doit guérir les blessures passées et donner un sens à sa vie ;
– peur de l’abandon et incapacité à rester seul ;
– mensonges, secrets et dissimulations pour garder la relation ;
– attachement émotionnel sans connaître l’autre ;
– détérioration de la vie personnelle ; surveillance, exigences, tests de la loyauté de l’autre ;
– négligence de sa dignité, de son respect de soi, de sa stabilité psychologique et émotionnelle, de sa stabilité financière pour entretenir et garder cet amour ;
– isolement du couple ; idéalisation puis dévalorisation ; perte de contrôle progressive, des frontières et des limites
– la relation devient destructrice.
Dans l’addiction aux relations amoureuses, l’objet du besoin irrépressible (craving) est donc :
– Le désir impérieux du « high » euphorique d’une nouvelle relation romantique
– OU Le désir impérieux de la sécurité d’une relation longue avec de grandes attentes
vis-à-vis du partenaire amoureux qui doit révolutionner l’existence de la personne et compenser des expériences passées traumatiques.
A partir de cela, nous pouvons donc différencier deux sous-types d’addiction aux relations amoureuses :
– L’addiction au « high » de l’amour nouveau et idéalisé (Phase d’attirance) L’envie irrépressible concerne l’euphorie et l’exaltation provoquée par la rencontre romantique. La personne est envahie par une grande vague d’émotions constituée d’exaltation, d’excitation et d’un plaisir intense. Elle se sent éperdument éprise, métamorphosée, invincible, transcendée par ce nouvel amour idéalisé. Elle est obsédée par sa liaison amoureuse et souhaite passer le plus de temps possible en compagnie de son nouvel amour. L’énergie, l’appétit, et le sommeil sont perturbés, et le désir sexuel est en éveil. La personne qui présente une attirance compulsive ne recherche pas le maintien d’une relation sentimentale. Son seul désir est d’obtenir et de reproduire le « high » de l’amour nouveau et idéalisé. Dès que le « high » s’amenuise, la personne va abandonner la liaison et recommencer avec un nouveau partenaire.
– L’addiction à la sécurité d’une relation longue (Phase d’attachement) L’envie irrépressible concerne le sentiment de sécurité et de continuité de la relation sentimentale. La personne recherche uniquement une liaison durable sur le long terme. Chez ces personnes, la phase d’attirance est courte, et peut même être simulée (incapacité à apprécier l’euphorie d’une relation naissante). L’attachement compulsif, toxique et pathologique montre une personne qui endure tout pour garder sa relation sentimentale : des violences conjugales, des maltraitances psychologiques et
émotionnelles, des trahisons et des tromperies, l’abus de drogues, des vols et escroqueries… Quand la relation échoue, la personne se sent déprimée, abattue, vide, esseulée et dégoûtée par elle-même. La douleur est très intense, mais, la personne dépendante reste persuadée que
les choses fonctionneront mieux la fois prochaine et va donc reproduire compulsivement le même schéma pathologique. Les origines de cette addiction comportementale proviennent d’une enfance douloureuse faite d’abandon, de violences psychologiques, d’abus sexuels, de relations précoces marquées par la menace et le besoin de sécurité (Holmes, 1996). Les défaillances et les échecs de l’attachement dans l’enfance entraînent de multiples difficultés dans le domaine des sentiments et des relations à l’âge adulte. L’amour reste immature, et devient dépendant, addictif, obsessionnel, compulsif. Les personnes concernées confondent amour, besoin de l’autre, sexe et dépendance. Le désir amoureux et la sexualité doivent combler leur vide intérieur et guérir leurs blessures traumatiques.
Les Addictions aux substances psychoactives (SPA)
Les Addictions sont une problématique importante de Santé publique. Elles touchent tout les âges de la vie et toutes les strates sociales. Elles peuvent prendre racine dans un comportement anodin de découverte et de test, et ensuite se glisser sournoisement dans la routine quotidienne d’une personne, pour devenir au fil du temps un véritable fléau toxique pour la santé et la vie globale de l’individu.[/gt3_custom_text]
I ) Les Addictions aux substances psychoactives (SPA)
II ) Les Addictions comportementales
Les Substances psychoactives (SPA) sont des produits qui agissent sur notre fonctionnement psychologique, émotionnel et physique.
Exemples de substances psychoactives (SPA) :
– Tabac, Alcool, Cannabis
– Cocaïne, héroïne, Ecstasy
– Médicaments …
Le pouvoir addictogène d’une SPA est la capacité de la substance à induire une dépendance chez l’individu consommateur. Les Addictions aux substances psychoactives sont des comportements de consommation de produits ayant des effets néfastes sur le fonctionnement physique et psychique du consommateur et qui le prive d’une partie de sa liberté. Les Addictions Comportementales désignent la focalisation sur un comportement ou un objet d’intérêt unique, devenu un véritable besoin plus qu’un plaisir ou un désir, et la poursuite de ce comportement malgré ses impactes néfastes sur la santé, la vie familiale, la vie sociale et la vie professionnelle.
Exemples d’addictions comportementales :
– Le jeu d’argent pathologique
– Les achats compulsifs
– L’addiction aux jeux vidéo
– L’addiction au sexe
– L’addiction au travail
– L’addiction au sport
– L’addiction à une relation amoureuse …
a) Le tabac
Le tabac est extrait d’une plante provenant d’Amérique centrale. De ses feuilles, que l’on laisse sécher et fermenter, nous en tirons la nicotine. La nicotine est la substance psychoactive qui agit sur l’organisme du consommateur et le rend dépendant. La nicotine est la substance psychoactive qui crée la dépendance au tabac. Le consommateur va apprécier certains effets apportés par la nicotine : elle a un effet stimulant sur la personne ; elle agit sur l’anxiété en la diminuant ; elle est également un coupe faim. Les additifs ajoutés dans la cigarette vont être nocifs pour la santé du consommateur : environ 4800 substances toxiques sont présentes dans la cigarette industrielle, parmi elles, le carbone et le goudron.
Les risques liés à la consommation de tabac :
– Il existe des risques vasculaires dus à la consommation de tabac. La nicotine augmente la pression artérielle et le rythme cardiaque. Le risque d’infarctus est donc plus élevé.
– Les risques respiratoires sont également à prendre en compte. Il y a une augmentation des crises d’asthme chez les personnes asthmatiques. Les risques de souffrir de bronchite sont augmentés, ainsi que le risque de développer un cancer des poumons.
– De manière générale, 1/3 des cancers serait lié au tabac.
– Des risques sur la digestion. La nicotine présente un effet laxatif. Ce qui entraîne une augmentation d’acide gastrique qui provoque un risque plus élevé d’ulcère.
– Des maux de tête et des vertiges car la consommation de tabac réduit la quantité d’oxygène arrivant au cerveau et aux muscles.
– La consommation de tabac est reliée à l’apparition de troubles de la vigilance et de la mémoire. Elle augmente le risque de développer des troubles mentaux et augmente par deux le risque d’Alzheimer.
– Des troubles de la vision, des pathologies de la bouche, des dents et de la peau.
– Augmente les allergies, accélère l’ostéoporose et la ménopause.
– Des risques urinaires et génitaux avec un dysfonctionnement des reins et une baisse de la fertilité.
– La consommation de tabac a un impact sur la grossesse : elle cause la diminution du poids du bébé et peut avoir un effet sur les organes de l’enfant (cœur, motricité, infection…). Les risques de maladies périnatales et de troubles neuropsychologiques sont plus élevés.
Le pouvoir addictogène de la nicotine présente dans le tabac est très élevé. La nicotine est moins addictogène que la cocaïne et l’héroïne, mais elle est plus addictogène que l’alcool et le cannabis. La nicotine se volatilise sous la chaleur. Son absorption est maximale lors de l’inhalation. Elle
atteint le cerveau en 7 secondes. Elle va aller agir au niveau de neurones dopaminergiques dans le circuit de la récompense. Cela va provoquer une sensation de plaisir.
La nicotine induit une forte dépendance physique et psychique, et une accoutumance. L’accoutumance ou tolérance signifie la nécessité d’augmenter les doses pour maintenir l’effet agréable induit par la prise de la substance. La dépendance physique représente des réactions de l’organisme en l’absence de la substance (palpitations, nausées, douleurs, tremblements …). La dépendance physique disparaît après quelques jours d’abstinence. La dépendance psychique implique le désir irrépressible de consommer la substance induisant la dépendance. Ce désir est lié à l’effet plaisant ressenti lors des consommations. Des troubles de l’humeur sont constatés en l’absence de la substance. La dépendance psychique peut subsister plusieurs années après l’arrêt de la consommation. En effet, le comportement devient un outil de socialisation et d’acceptation groupale. Il y a un effet de conditionnement, des lieux ou événements vont immédiatement provoquer l’envie de fumer.
Le tabagisme passif concerne les personnes qui ne fument pas mais qui inhalent la fumée de cigarette d’une personne qui fume à proximité. Le tabagisme passif augmente le risque d’événements coronaires de 25% à 30%. Ces dangers justifient l’interdiction de fumer dans les
espaces et lieux publics.
b) L’alcool
La substance psychoactive présente dans l’alcool est l’éthanol. L’éthanol pénètre par la bouche, puis l’œsophage, l’estomac, enfin l’intestin. L’alcool a une particularité : il passe directement dans le sang. L’élimination de l’alcool s’effectue par le sang via l’estomac (15%), par le foie (95%), et par
les reins via l’urine (5%). L’alcool s’élimine avec le temps. Les effets de l’alcool peuvent être accélérés par : la chaleur, le gaz carbonique, le sucre, le fait de boire vite, le fait d’être à jeun (l’alcool circule plus vite dans le sang), des facteurs individuels (maladies, fatigue…), le poids (c’est-à-dire la quantité d’eau présente dans le corps). La consommation d’alcool est considérée comme « à risque » à partir de 2 verres/jour pour
une femme, et à partir de 3 verres/jour pour un homme. Cela est à nuancer en fonction du poids et de la taille de la personne. Plus la personne est petite et mince, plus les effets de l’alcool seront rapides et importants.
Il existe 3 types de consommateur (ou usager) d’alcool :
– les « expérimentateurs » qui ont au moins essayé une fois l’alcool, représentent 90% de la population.
– les « usagers réguliers » qui boivent 3 verres/semaine.
– les « usagers quotidiens » qui boivent de l’alcool tous les jours.
– le fait d’être jeune actif (au même âge, ils consomment plus que les étudiants) ;
– le chômage (précarité et isolement social et professionnel, l’alcool devient une consolation) ;
– les troubles mentaux associés (dépression, épisode dépressif majeur, pathologie bipolaire, automédication pour calmer les phases d’euphorie pendant l’épisode maniaque) ;
– la tentative de suicide et le suicide (10 à 15% des suicides sont commis sous alcool) ;
– consommer de l’alcool pour lutter contre l’anxiété, une phobie ou un trouble panique (consommation d’alcool pour se calmer).
Les effets de l’alcool sur l’organisme sont les suivants :
– de 0,5 g à 0,8 g d’alcool dans le sang : l’individu est joyeux ;
– de 1,5 g à 3 g d’alcool dans le sang : l’individu est rouge, titube et voit double ;
– de 3 g à 5 g d’alcool dans le sang : il est incapable de coordonner ses mouvements et ses conduites ;
– à plus de 5 g d’alcool dans le sang : il se retrouve dans le coma.
Ni le café, ni une douche froide ne peuvent faire baisser le taux d’alcoolémie, il diminue uniquement avec le temps.
Les effets délétères de l’alcool :
– Pour les femmes enceintes (grand risque pour le bébé de porter un handicap, zéro alcool est recommandé) et les personnes âgées sont particulièrement sensibles et à risque dans la prise d’alcool.
L’alcool peut induire des troubles de l’humeur : Ces troubles de l’humeur sont :
– dépression ; – euphorie ; – changements d’humeur brutaux ; -irritabilité ; – perte de plaisir (anhédonie) ; – perte d’intérêt (plus de motivation) ; – perte d’énergie.
– L’alcool peut induire des troubles anxieux : A forte dose, dans 98% des cas, l’alcool induit de l’anxiété. A forte dose, l’alcool induit également des crises de panique et des phobies. Ces troubles ne sont pas présents avant la consommation d’alcool et ils diminuent après une longue période d’abstinence.
– L’alcool peut induire un dysfonctionnement sexuel : Une forte dose d’alcool peut provoquer : – un trouble de l’excitation, du désir, de l’orgasme (panne sexuelle) ; – des douleurs sexuelles ; – des conflits interpersonnels ; – plus de comportements sexuels à risque (sans protection).
– L’alcool peut induire des troubles du sommeil : Une grande quantité d’alcool provoque : – des cauchemars ; – un sommeil non réparateur ; – des rêves très réels ; – un sommeil fragmenté, saccadé par des périodes d’éveil.
– L’alcool peut induire des troubles psychotiques : Suite à une intoxication à l’alcool ou un sevrage brutal, un épisode psychotique avec délire peut survenir (avec ou sans delirium tremens). Le délire est alors transitoire, sur un rapide épisode (plusieurs minutes, une heure) et s’accompagne d’une amnésie.
– L’alcool peut induire une amnésie.
– L’alcool peut induire une démence qui durera dans le temps,
Parmi ces démences, on va retrouver le Syndrome de Wernicke et le Syndrome de Korsakoff.
Le Syndrome de Wernicke se caractérise par :
– troubles oculaires ;
– troubles cognitifs (altération de la mémoire, confusion) ;
– altérations de la conscience ;
– troubles moteurs (tituber, difficultés à marcher).
Le Syndrome de Korsakoff se caractérise par :
– amnésies de la mémoire antérograde et de la mémoire épisodique (oublis d’évènements de sa vie) ;
– désorientation spatio-temporelle ;
– parfois délire et coma.